Parlons sexologie

Sexualité. Société.
Santé mentale et physique

Suggestion lecture : articles, livres, vidéos

Par Kanica Saphan

Je suis curieuse, mais occupée, tout comme vous. Je dédie mon temps avec mes client.es en séance ainsi qu’à approfondir mes connaissances et mes compétences en lien avec l’humain et les relations amoureuses.

En tant que sexologue membre d’un ordre professionnel, je me dois de travailler avec du contenu de haute qualité, validé scientifiquement.

Sauf que des articles de recherches publiées dans des revues scientifiques (peer-reviewed papers), c’est aussi sec qu’un toast sans margarine le matin. Alors voici du contenu vulgarisé (majoritairement en anglais) que je trouve intéressant et pertinent.

Livre de Amir Levine et Rachel Heller – Attached: The New Science of Adult Attachment and How It Can Help You Find – and Keep – Love.

Disponible ici.

Rempli d’exemples, vous vous y reconnaîtrez sans l’ombre d’un doute. Je suggère ce livre à mes client.es qui veulent mieux se comprendre en relation et qui ne veulent pas ou ne peuvent pas nécessairement faire un suivi complet avec moi.

Nous vivons dans une culture qui valorise à outrance l’indépendance, comme si les humains avaient réellement évolué pour combler entièrement soi-même nos propres besoins. Si nous étions réellement faits pour être indépendants, coupés des autres, l’isolement cellulaire (solitary confinement) ne serait pas utilisé comme punition suprême dans les prisons du monde, et le confinement causé par la pandémie n’aurait pas un effet néfaste pour la santé physique et mentale des gens.

Certaines personnes « décrochent » en relation lorsque les choses deviennent un tantinet sérieuses, d’autres personnes sont soudainement anxieuses lorsque leur partenaire n’a pas répondu à un texto.

Certaines personnes ont de la difficulté avec l’intimité, et d’autres personnes sont hypervigilantes par rapport aux signes potentiels de séparation et d’abandon.

Nous sommes des bêtes sociales, nous avons besoin de personnes significatives dans nos vies, et ce livre vous démontrera comment ceci se traduit en relation et pourquoi.

Bémol : comme toutes lectures, il s’agit d’une théorie, d’une école de pensée parmi tant d’autres. À moins que votre formation et vos expériences se situent dans le grand domaine des sciences humaines, vous avez peu de référents avec lesquels comparer ces nouvelles connaissances. Vos conclusions pourraient être moins justes et nuancées que celles que vous auriez via un suivi avec une professionnelle.

Donc, dans le voyage que vous entamez en ce qui concerne votre développement personnel, accumulez des points de vue provenant de plusieurs disciplines mais également de plusieurs écoles de pensées, plusieurs approches.

Si vous lisez uniquement Esther Perel, Helen Fisher ou John Gottman, votre compréhension globale sera limitée.

Article de Behavioral Scientist : Winning Hearts and Minds

Soyez attentif à ce que l’auteur appelle des shift responses. Lorsque vous parlez d’une rupture à votre amie, si elle répond « ah moi aussi ça m’a fait ça avec mon ex », il s’agit d’un shift response. Une fois dans la conversation, ça va, mais certaines personnes ne parlent qu’en utilisant des shift responses. Imaginez si en séance avec votre thérapeute, celle-ci ramenait toujours vos propos à son expérience. C’est une façon inauthentique de connecter.

Article de Scientific American : The Benefits of Being Yourself Online

À la grande surprise de personne, les recherches montrent qu’être soi-même en ligne est plus gagnant que de publier des photos ou des posts pour plaire aux autres. Étant une espèce particulièrement sensible à la comparaison avec les pairs, se soumettre volontairement à des images idéalisées en consultant tous les jours notre news feed sur Instagram peut être néfaste à plusieurs niveaux. C’est pourquoi j’aborde dans le sens des deux auteures de cet article qui mentionnent qu’il pourrait être préférable de délaisser complètement les réseaux sociaux pour maximiser notre satisfaction de vie. D’ici là, il serait judicieux de faire le ménage des comptes qu’on suit pour ne garder que ceux qui nous inspirent et qui nous font sentir bien.

Livre de Cal Newport : Digital Minimalism.

Disponible ici.

En parlant de réseaux sociaux, le livre de Cal Newport m’a amené à évaluer mon utilisation des réseaux sociaux et des autres moyens de communication également (courriel, téléphone). Facebook me permet de garder contact avec mes cousines, certes, mais est-ce la manière la plus efficace et la plus satisfaisante de remplir ce but? La réponse est non.

Mes échanges passifs en ligne avec mes cousines qui consistent à aimer ou à commenter des publications ne détrônent pas un appel de 15 minutes fait dans l’auto lorsque je finis une journée au bureau.

Les raisons pour lesquelles nous utilisons les réseaux sociaux sont nobles et valides (s’informer, garder contact, être inspiré, etc.) mais posez-vous la question : est-ce la manière la plus efficace et satisfaisante?

La manière d’utiliser les technologies est-elle au service de nos relations ou non?

Article du magazine Greater Good de l’université de Berkeley : How to become a friend to yourself

Si nous étions meilleurs à être doux et douce envers soi-même, on se porterait mieux comme société, et 30% de mon travail en thérapie disparaîtrait. Mais l’autocompassion, tout comme la gratitude ou la communication efficace, est quelque chose qui se cultive et qui se pratique, ce qui implique du temps, des essais et des erreurs. Encore plus fou, les gens pensent qu’être critique envers eux-mêmes les aide à atteindre leurs buts.

Les recherches prouvent le contraire : l’autocritique érode la confiance en soi et injecte la peur de l’échec. Carl Rogers, le fameux psychologue disait : « Le curieux paradoxe est que lorsque je m’accepte comme je suis, là je peux changer. » (traduction libre)

Vidéo – The School of Life The Secret of Successful Relationships: Rupture and Repair

En tant que sexologue qui se spécialise en thérapie de couple, je vous assure que les couples qui vont bien ne sont pas ceux qui n’ont pas de conflits, mais plutôt ceux qui gèrent bien les conflits. Gérer des conflits implique de mettre en œuvre un paquet d’habiletés intrapersonnelles et interpersonnelles. C’est difficile.

Il faut être capable de digérer ses émotions, « processer » la charge émotive d’une (ou de dix) discussion, il faut être capable d’empathie afin de voir la perspective de l’autre, il faut être capable de reconnaître ses torts et de s’excuser, mais aussi de pardonner. Il faut être conscient du ton utilisé, il faut « se gérer » pour ne pas être sur la défensive.

La façon dont les gens gèrent les conflits, c’est comme l’aboutissement et la pratique d’une panoplie d’habiletés acquises en une vie.

Tout comme casser avec quelqu’un (rupture), gérer un conflit est une situation qui nécessite beaucoup d’habiletés de haut niveau. Heureusement, ces habiletés s’apprennent.

Cette vidéo de 8 minutes est magnifique.

Article de The Atlantic : The Type of Love That Makes People Happiest

Cette article corrobore ce que j’ai lu ailleurs : l’amitié est un des aspects fondamental pour une relation amoureuse. La passion est bien, mais l’amitié, le partenariat, et la camaraderie sont des meilleures indices d’une relation durable.

Pour les gens familiers avec la théorie de l’attachement (et vous le serez après avoir lu le livre recommandé en haut!), l’auteur mentionne (avec source scientifique à l’appui) le lien entre les personnes au style d’attachement anxieux, la croyance que certaines personnes sont faites pour nous ou non, et la capacité à pardonner.