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Santé mentale et physique

Psychothérapie "versus" relation d'aide : fausse rivalité
Ce texte s’adresse à mes collègues professionnels en santé mentale et en relations humaines.
Pour le texte destiné au grand public, cliquer ici.
Je visionne pour la 2e fois cette formation de l’OPQ et comme elle dure 2h, je comprends que plusieurs personnes ne soient pas motivées d’écouter ça. Je vous partage donc certains passages qui m’ont semblé particulièrement éclairantes.
Le psychologue formateur, Pierre Desjardins, a travaillé sur le comité interordre qui a définit la psychothérapie + projet de loi 21. (Il est assez rigolo dans la vidéo)
20:15 : ce n’est pas la gravité du trouble présenté qui détermine s’il s’agit de psychothérapie ou non (la gravité n’est pas un critère discriminant)
« J’ai travaillé longtemps en psychiatrie, très souvent avec des personnes qui ont une pathologie très lourde, c’est peut-être la dernière chose qu’on va faire, de la psychothérapie. On va faire beaucoup de soutien, beaucoup d’accompagnement, du coaching, on va faire plein de choses mais pas nécessairement de la psychothérapie. »
47:10 : la psychothérapie n’est pas plus noble que les autres interventions
« -Est-ce qu’on est en train de dire que la psychothérapie est là (en haut) et qu’en dessous, il y a toutes sortes d’autres interventions qui sont pas importantes? Êtes-vous en train de donner des lettres de noblesse à la psychothérapie, au détriment des autres interventions?
-C’est pas ça l’idée. La raison pour laquelle on l’a protégé, c’est qu’on constatait qu’il y avait énormément de dommages et qu’il fallait protéger le public contre des gens qui pouvaient s’improviser et dire qu’ils faisaient de la psychothérapie. Alors 𝐥𝐚 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐭𝐡𝐞𝐫𝐚𝐩𝐢𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐧𝐢 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞, 𝐧𝐢 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬. Comme les autres interventions, la psychothérapie a ses indications. 𝐘’𝐚 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐡𝐢𝐞𝐫𝐚𝐫𝐜𝐡𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬. On est juste en train de statuer sur la définition de la psychothérapie, sans le faire au détriment des autres intervenants et des autres interventions.
48:21 : on est une grosse famille
Ce qu’on a constaté également, c’est que les professionnels de la santé mentale et des relations humaines sont relativement proches parents, on est un peu tous des cousins. Pourquoi? Parce que c’est un travail qui nécessite que tout le monde écoute, tout le monde soutien, tout le monde montre de l’empathie, accompagne, conseille, enseigne, éduque, encadre, explore, confronte et interprète, travaille à la prise de conscience, faire prendre conscience c’est pas juste l’apanage des psychothérapeutes et ça vient donc compliquer les choses quand il s’agit de départager parce que dans le bureau, on peut avoir l’impression qu’on fait tout la même affaire.
49:35 Idée préconçue
« Si j’exerce la psychothérapie, je me suis jamais posé la question sur si qu’est-ce que je suis en train de faire là avec mon client c’est de la psychothérapie ou pas. Je me suis pas posé la question si qu’est-ce que je suis en train de faire là c’est de l’enseignement. Pour moi, ça en est de la psychothérapie parce que c’est built-in dans ma démarche, ça fait partie intégrante de ma démarche. Alors si je regarde mon voisin qui fait la même éducation que moi à sa clientèle, je dirais « Ah-ah! Il est en train de faire de la psychothérapie. » Non. Pour toi, c’est de la psychothérapie parce que tu as une démarche en tête, parce que tu sais ce que tu vas faire et ça tu peux pas l’enlever de ta démarche. Mais elle s’enlève de la démarche et elle peut se retrouver dans une autre démarche qui n’est pas de la psychothérapie.
1:03:57 le pourcentage de psychothérapie dans votre pratique
« Première impression, peut-être parce qu’on est psychologue et qu’on projette déjà notre façon de faire, on se dit » oui c’est la psychothérapie ». Il faut être capable de dépasser cette 1ere impression et faire une analyse plus fine. Est-ce qu’on les a vraiment les trois éléments? Et il faut être capable de se dire que tout ne se travaille pas qu’avec de la psychothérapie. Et si vous faites le même un recul réflexif que moi j’ai eu à faire depuis que je travaille sur cette question là, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬, 𝐞𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞𝐬-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐚 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐭𝐡𝐞𝐫𝐚𝐩𝐢𝐞? Peut-être que la majorité de vos interventions ressemblent plus à ce qu’il y avait dans la 2e vignette, et c’est correct aussi. Faut être capable de voir les besoins, les ressources et les capacités de la personne. Pas obligé de faire de la psychothérapie tout le temps, alors spontanément, avant le projet de loi 21, je pensais que 70-80 % de mon travail, c’était de la psychothérapie. Maintenant quand je regarde le recul de toute ma pratique clinique, je vous dirais que c’est peut-être plus à 20-30% max. Il faut donc être capable de regarder les choses avec nuances. »
1:29:11 : on travaille tous sur les croyances des gens
« On a patiné avec le concept de croyance. Tous les professionnels travaillent là-dessus. Mais « croyance » au sens générique et « croyance fondamentale » au sens de la TCC, c’est pas pareil. Prenons une patiente atteinte du cancer, qui est convaincue, qui refuse les traitements de chimio parce qu’elle est convaincue que si elle fait une diète adaptée, elle va guérir. Elle a une croyance et les infirmières doivent travailler sur cette croyance là pour changer les choses. Mais si elles travaillent sur cette croyance, elles ne travaillent pas sur cette croyance au sens de « ce qui organise et régule le fonctionnement psychologique » mais sur des croyances au sens de « y’a une éducation qui est à faire ». Par contre, si elles travaillaient sur le fait que cette dame qui est atteinte d’un cancer croit fondamentalement qu’il n’est plus utile qu’elle vive parce qu’elle est seule, qu’elle n’est pas aimable, que personne ne va jamais l’aimer et qu’elle ne sert plus à rien, que je travaille là-dessus, là je travaille sur la croyance fondamentale et je travaille sur ce qui organise et régule le fonctionnement psychologique et mental. Et on peut prendre cette double entrée pour travailler avec cette personne qui refuse un traitement qui pourrait la guérir. L’infirmière va travailler sur cette croyance nutritionnelle ou autre, et le psychothérapeute va travailler sur la croyance fondamentale que « je ne mérite pas de vivre ». On (le comité interordre) s’est obstiné longtemps sur le mot « croyance » en disant « t’as le droit, t’as pas le droit, c’est TCC » mais on arrive à rien. On s’est posé la question « quand tu parles de croyances, de quoi tu parles ». Pas prendre pour acquis que l’autre a la même conception qu’on a.
Cliquer ici pour visionner la formation
« La psychothérapie, une intervention psychologique parmi tant d’autres, dont elle se distingue, sans pour autant qu’on porte un jugement sur les vertus et les valeurs relatives des unes et des autres. »
« Tous les professionnels en santé mentale et en relations humaines écoutent, soutiennent avec empathie, accompagnent, conseillent, enseignent ou éduquent, encadrent, explorent, confrontent et interprètent, travaillent à la prise de conscience, etc. »
Ordre des psychologues du Québec. Une formation pour mieux comprendre et reconnaître la psychothérapie. [Vidéo en ligne]. Récupéré ici

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Découvrez l’approche de Vivianne Lajoie, sexologue à Montréal qui travaille avec les couples et les individus.

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