Parlons sexologie

Sexualité. Société.
Santé mentale et physique

Liens post-conférence

Par Kanica Saphan

Ressources pour partir en pratique privée

Ce texte fait suite à la conférence donnée le mardi 15 février 2022 ainsi que le mercredi 15 février 2023 aux étudiant.es en sexologie.

Relation d’aide et psychothérapie

Document interordre 1

Document interordre 2

Document interordre 3

Vignette mise en situation relation d’aide et psychothérapie

Ce qu’est une « évaluation » selon la loi Lisez la section 3.4.3 « précisions sur ce qui n’est pas réservé »

Article résumé

Vidéo formation de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) 2h

Article résumé de la vidéo

Exemple de thérapeutes pas membres d’un ordre

Solo practionner 1

Solo practionner 2

Group practice

Comment choisir entre être solo practionner et rejoindre un group practice

Article ici

On peut gagner combien en pratique privée?

C’est facile, c’est une équation. 

Disons que vous décidez de charger 110$/séance et que vous faites 20 séances pendant 48 semaines. Ça fait 105 600$ par année (BRUT of course lol). Enlevez 15% pour les taxes et 30% pour les impôts, ça revient à 58 080$ (net), donc 4840$/mois (net).

Autre scénario avec des chiffres différents : disons que vous faites 105$/séance, 25 séances par semaine, pour 48 semaines (126 000$/année) mais que vous êtes dans un group practice qui vous prend 30%. Ça fait 88 200$/année (brut). Enlevez les taxes 15% et les impôts 30% et vous faites 48 510$/année (net), donc 4042$/mois (net). 

N’oubliez pas que lorsqu’on parle de salaire annuel avec nos amis ou dans les offres d’emploi, nous n’avons pas l’habitude de voir le chiffre net, mais bien brut. Je vous ai fait les estimations avec le net. 

Évidemment, ne pas être dans un group practice vous rapporte plus d’argent, mais avez-vous les skills pour justement vous assurer un flux de clientèle stable tout au long de l’année? Être solo practionner vous donne plus d’argent, mais moins de temps et d’énergie. Je vous garanti que si j’avais 3 enfants, je n’aurai pas le temps ni l’énergie de bâtir Le Sofa Sexologique.

Donc pensez à vos trois monnaies : votre temps, votre argent, et votre énergie. Voyez comment ces trois formes de monnaies jouent un rôle dans votre vie.  

Littératie financière et déconditionnement du rapport à l’argent chez les femmes

Programme d’accompagnement de Revenu Québec : allez en bas dans la section « travailleur autonome ». Lien ici.

Même programme de l’Agence du Revenu du Canada. Lien ici

Livre « En as-tu vraiment besoin? » du comptable Pierre-Yves McSween. La section assurances m’avait éclairé. Ensuite son livre « Liberté 45 » m’a bien expliqué les CÉLI et REER et comment utiliser ces types de compte. Son concept des « trois R » (rejet, rareté, rendement) m’a mindblown et j’ai compris quoi faire pour avoir une rémunération intéressante sur le marché du travail. 

Cours gratuits sur les finances personnelles (anglais et français), offerts par McGill, lien ici

Une page Instagram que j’adore est celui de @ElleInvestit, fait par une avocate fiscaliste qui vulgarise hyper bien.  

Segment radio de 6 minutes expliquant le lifestyle différent entre être une sexologue au privé et être salariée. Lien ici.

Le rôle de l’argent en thérapie, segment de 20 minutes sur les ondes de Radio-Canada. Lien ici

Série de 11 courtes vidéos sur la psychologie de l’argent, réalisée par Big Think, j’ai mis la première vidéo en bas, et la playlist complète ici.

Le conseil du statut de la femme a produit un podcast appelé Les femmes et l’argent et ont sorti 5 épisodes sur le sujet. 

Ma réflexion personnelle sur le rapport à l’argent, l’influence culturelle et féministe dans ma vision. Lien ici. (long read)

Comment fixer son tarif?

En gros, les thérapeutes (souvent une gang de femmes) sont submergés par le syndrome de l’imposteur, et ça se réflète dans leur tarif. 

Des livres complets sont écrits à ce sujet, alors je vais résumer brièvement mon avis :

Faire de l’argent et aider des gens n’est pas mutuellement exclusif. Je défends même le contraire : puisque j’ai des grandes ambitions de philanthropie, je dois faire de l’argent. C’est de cette manière que je peux créer des bourses universitaires, donner 2.5% de mon revenu annuel à des charités, laisser traîner des rouleaux de 1$ dans mon char pour les sans-abris, etc.

Pour certaines, ne pas faire de l’argent fait presque partie de leur identité. Elles associent ça à « ne pas être à l’argent », « avoir les valeurs à la bonne place », comme si la précarité financière était signe d’une moralité supérieure. 

Une de mes amies est artiste et ceci fait profondément partie de son identité (être artiste). Or, dans son cercle d’amis artistiques, personne ne vit bien. Ils cumulent des jobines, certains vont prendre des paniers alimentaires. Et de son propre aveu, mon amie admet qu’être pauvre, ça fit avec l’identité d’artiste.

Donc lorsque vient le temps de fixer son tarif, le syndrome de l’imposteur + les stéréotypes sexuels qui veulent qu’une femme qui « fait de l’argent » est avare + votre influence historique/culturelle + le clash identitaire en lien avec l’argent sont tous des facteurs en jeu. 

Concernant l’influence culturelle, j’ai écrit tout un texte à ce sujet (lien en bas), car je vois clairement comment mon background asiatique m’aide à ce niveau. 

Je viens de graduer, donc je vais charger 80$. 

Quand vous allez chez le dentiste, demandez-vous il ou elle a gradué depuis combien de temps? Non. Vous payez et that’s it.

En chargeant 80$, vous faites plaisir au client, mais est-ce que vous respectez votre temps, votre expertise, la qualité de votre présence, votre service en général mais surtout, en chargeant en bas du marché, respectez-vous la future vous?

La future vous qui va prendre des vacances, ou qui aura des imprévus comme un toît qui coule ou des funérailles à payer, qui voudra s’acheter une maison ou un condo, qui devra se payer des assurances-invalidité/assurances-vie, la RAMQ et plus?

De plus, quand vous chargez moins que 100$, vous mettez la puce à l’oreille aux clients qui vont s’imaginer des choses: soit vous êtes nouvellement gradué et/ou vous êtes « moins bonne » (c’est con mais le cerveau en marketing pense ainsi) et/ou que vous voulez remplir votre horaire. 

Le client a sûrement magasiné ailleurs et il va voir que les autres thérapeutes (psychologues, psychothérapeutes, sexologues, travailleurs sociaux au privé, thérapeute en relation d’aide, etc.) chargent 110$, 140$, 160$. Et vous, à 80$, vous envoyez quoi comme signal?

Mais Kanica, je veux offrir mes services à une population marginalisée

C’est admirable. Avez-vous un plan financier tight, validé par une équipe comptable?

Vous êtes au privé. Pourquoi vous prenez sur vous de régler un problème systémique créé par des décisions macro-politiques? Essayer, mais l’important est que ça ne vous affecte pas négativement au final. 

Même si la sexologie est un milieu militant avec des fortes valeurs de justice sociale, en pratique privée, ma conclusion est que je n’ai simplement pas les moyens de pallier aux problèmes causés par le gouvernement. Je ne suis pas Mère Teresa.

J’assume que je suis au privé. Pourquoi il est attendu qu’un cabinet fasse du tarif modulé? Est-ce qu’on s’attend à ce que les hôtels donnent des chambres gratuites, est-ce qu’on s’attendent à ce que les restaurants donnent des plats gratuits? Non, parce qu’on comprend que des hôtels et des restaurants sont des business, mais on ne comprend pas qu’un cabinet en thérapie est aussi une business, parce qu’on se dit que la thérapie est un service si essentiel. Pourtant, dormir sous un toît (hôtel), et manger (restaurant) aussi sont des choses essentielles…Bref, je vous pitch tout ça comme réflexion.

Le don de soi, à son propre détriment, c’est non. 

Entreprenariat

Chaîne Youtube Crash Course, playlist « Business Entrepreneurship« , même si c’est fait pour tous les domaines, tous les épisodes sont utiles, sauf peut-être le dernier épisode sur la croissance qui vous concerne moins au début. J’ai trouvé la playlist « Business Soft Skills » aussi utile pour moi. 

Centre entreprenariat de l’UQÀM. Lien ici

Livre « Le guide du travailleur autonome ». Lien ici

Qui est votre clientèle cible? À quel point êtes-vous un restaurant générique ou spécifique? Lien ici

Formations continues

Ordre professionnel des sexologues du Québec. Lien ici

Association des sexologues du Québec. Lien ici

Porte-Voix. Lien ici

Perfectionnement. Lien ici.

Formations InnOvation. Lien ici.

Gottman Institute (pour la formation en intervention de couple)  + ses livres. Lien ici

Mot de la fin

Être thérapeute est un honneur.

Vous pouvez faire toutes les formations, lire tous les livres, votre principal outil, c’est vous. 

Avez-vous une expérience de vie substantielle qui fait en sorte que vous pouvez connecter avec des filles de 19 ans mais aussi des hommes de 65 ans qui sortent du placard, ou des femmes de 45 ans qui ont 3 enfants et qui veulent quitter leur mari?

Avez-vous des réflexions critiques et des instincts perspicaces quand vient le temps de « seizer » les gens?

Et bien sûr, avez-vous, vous-même déjà suivi un processus thérapeutique?

Je recrute en continu

Je ne regarde pas l’âge, ni les compétences directement, car ça, ça se forme. 

Je regarde si une personne est vite d’esprit, catch des affaires évidentes, est nice à travailler avec, est confiante tout en étant humble, si la personne est real ou si elle est rigide et pogné du cul. Je regarde si la personne a fait ses recherches ou si elle applique partout. De tous les cabinets en sexologie, je crois être la plus sélective dans mon équipe car au final les clients du Sofa Sexologique méritent les meilleur(e)s selon moi.

Pour toute opportunité, que ce soit avec moi ou ailleurs, juste vous rappeler que si vous n’êtes pas sélectionné, ce n’est pas toujours personnel à vous. Il y a bien souvent des éléments purement logistiques, administratifs, légaux et financiers qui entrent en jeu. 

J’espère que ça vous aide! Ce sont vraiment des informations que j’aurais aimé avoir « dans mon temps » 🙂

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