Parlons sexologie
Sexualité. Société.
Santé mentale et physique

Aujourd’hui est la fête des pères et je n’ai rien à célébrer.
Mon père a vécu les camps de concentration lors du génocide au Cambodge, vous comprendrez qu’il est sévèrement traumatisé. Il s’est super bien intégré à la société québécoise : il est parfaitement trilingue, il a un salaire dans les 6 chiffres, il paie ses impôts (en retard), il coupe son gazon chaque semaine et il fait vivre la SAQ en buvant immanquablement une bouteille de vino rouge par jour.
Mais « être hautement fonctionnel » n’est pas synonyme « d’être guéri ».
Je n’ai plus de lien avec mon père parce qu’il n’a pas pris soin de ses démons au fil du temps et ça a débordé sur des gens dans sa vie, namely his wife and kids. Il essayait de nous tuer, j’appelais la police à cause de lui, je dormais avec des couteaux en dessous de mon oreiller, il a fait faillite car il était incapable de gérer ses émotions donc incapable de gérer son argent, il nous a abandonné pendant 3 ans, il devait tellement d’argent à des particuliers que ma mère avait peur que moi et mon frère, on se fasse kidnapper pour une rançon, quand j’étais jeune.
Étrangement, je n’ai pas ressenti beaucoup de colère envers mon père, mais plus envers ma mère (d’avoir été si molle et soumise, et de ne pas avoir rempli son rôle maternel de protection envers nous au fil du temps).
Je n’ai jamais pris le temps de ressentir de la colère contre mon père…jusqu’à tout récemment : quand j’ai acheté seule mon condo à Montréal pour + que 400 000$.
On me dit « wow Kanica, tu as réussi tout ça malgré ton passé, c’est impressionnant. » Mais en fait, je ne ressens pas de fierté, je ressens de la frustration et un peu de haine : ce n’est pas parce que je suis CAPABLE, que je DEVRAIS être dans cette position. I am a strong person, but being forced to be strong is draining. I want to be taken care of and I want to be in a position where I can allow myself to be weak.
Le processus d’achat de condo m’a fait réaliser que bien des gens de ma génération ont une aide financière et une aide pratico-pratique lorsqu’ils deviennent propriétaires, ce qui n’est pas mon cas. Mes parents ne savent pas manier un tournevis et n’ont pas fait des moves pour transmettre du generational wealth.
Je ne vous écris pas tout ceci uniquement pour attiser de la sympathie ou pour publier une sad story : je mets ça public parce que c’est SI commun d’avoir eu un père qui n’a pas rempli son rôle parental, et qui pire que ça, a fucké des vies sur son passage. BEAUCOUP d’entre vous ont aussi des pères fuckés. C’est une réalité que je veux normaliser, parce que malheureusement, je fais partie de la norme, mais d’une norme taboue et non discutée.
J’aimerais dire aux gens qui me lisent, si ça les concerne, qu’il est possible d’aimer quelqu’un MAIS de ne pas vouloir une relation avec, de ne pas vouloir garder un lien avec. C’est correct d’aimer des gens qui nous ont faits du mal. Si vous venez d’un milieu traumatique, sachez qu’il est possible de briser le cycle et le curse.
Je suis au top de ma vie (et j’entrevois encore des plus belles réussites pour mon future), tout en étant capable de me laisser vivre la colère et la frustration contre mes géniteurs, mes parents.
Je suis capable de savourer le fait que j’ai stratégiquement placé des pions durant les 15 dernières années qui me permettent aujourd’hui d’acheter seule à Montréal en ayant un bacc en sciences humaines, tout en félicitant ma force et ma résilience, et tout en honorant mon besoin d’être cajolée et taken care of. Ce ne sont pas des contradictions : ces oscillations font de moi une humaine.
Lorsqu’on vit des injustices si grandes, être en tabarnak contre la vie est normal et fait partie du processus, ensuite vient l’acceptation, puis dans mon cas, s’ensuit une sorte de….gratitude.
Je suis contente et grateful d’avoir eu mon père comme père : c’est mon anti-modèle.
Comme un examen à choix multiples où on y va par élimination, mon père me montre ce que je ne veux PAS, ce que je n’accepte et ne tolère pas chez un homme. Il me montre où sont mes valeurs, et ce que je ne veux pas chez un partenaire.
J’ai lu la semaine dernière le livre The Obstacle is The Way, de Ryan Holiday, où il vulgarise des principes du stoïcisme. Prenons quelques secondes pour s’attarder au titre : L’Obstacle est le chemin : de l’art éternel de transformer les épreuves en victoires.
Mon obstacle A ÉTÉ mon chemin. Quétaine et cliché à dire, mais je suis précisément qui je suis…à cause de mon passé.
Peut-on réellement surpasser à 100% ses traumas? Je ne sais pas. Mais à titre comparatif, aujourd’hui j’ai plus de symptômes de PTSD après avoir fait partie de l’ordre des sexologues, que mon père. Je pense avoir digéré le plus que je pouvais mon passé, même s’il restera toujours des vestiges.
Dans les difficultés se trouvent des opportunités de découvrir et tester ses ressources internes et externes. Si j’avais eu une vie facile, je n’aurais pas connu l’étendu de mes ressources. Je ne souhaite à personne de pogner un père comme le mien, ou de pogner le cancer, mais mon point est que l’adversité *can* serve a role. A very positive one.
Donc aujourd’hui est la fête des pères, et comme beaucoup d’entre vous qui me lisez, j’ai vu les photos des autres sur Instagram, j’ai été contente pour eux, j’ai pensé à mon propre père, j’ai eu des pensées « contradictoires » du genre « esti de vie sale que j’ai » et « je lui souhaite de guérir et d’être délivré de ses souffrances », puis je ne l’ai pas appelé car même si je lui envoie de l’amour (à distance), je suis plus heureuse sans lui qu’avec lui dans ma vie.
Et c’est correct, c’est normal. Si vous n’êtes plus en contact avec votre père, de mon humble avis, je pense que c’est correct 🙂

Les 4 types de regret
Selon Daniel H. Pink, auteur du livre The Power of Regret: How Looking Back Moves Us Forward, il identifie quatre grands types de regrets universels, basés sur des recherches approfondies et des milliers de témoignages à travers le monde. 1. Regret de fondation (Foundation Regret) « Si seulement j’avais été plus…

La femme sexuelle « idéale »
La femme sexuelle idéale Dans cette activité, vous examinerez les messages que vous avez absorbés sur l’apparence et le comportement de la femme sexuelle « idéale ». Nous recevons des messages sur la femme sexuelle idéale de diverses sources, dont les idées sur l’« idéal » peuvent ou non concorder….